L'anorexie - Mon combat ♥

« Petit-déjeuner ! »

Cette phrase qui fait partie de mon quotidien a des airs banaux, sans doute.

Chaque journée est une routine qui m'a conduit à des gestes regrettables. Et chaque journée commence avec ces deux mots.

Où plutôt, tout commence dans l'obscurité, un réveil qui se fait dans le noir le plus silencieux, sans aucun artifice, j'ouvre les yeux, je somnole. Je me lève quand même et une journée de torture commence. Je me prépare d'abord pour être sûre d'être seule à table quand je descendrai « manger ».

J'arrive dans la cuisine, je chauffe le lait, parfois je mange le gâteau, parfois il finit dans les profondeurs de la poubelle, caché par des essuie-tout. Je mes le cacao dans le lait chaud et je vide le lait dans l'évier. En toute discrétion bien sûr... je pars prendre le bus direction le collège.

Je déteste le collège. Non, je hais le collège. J'en ai horreur, je ne le supporte pas, je regrette chaque minute enfermée dans ces salles de classe avec ces gens que je hais tout autant. Je méprise les heures qui défilent, mon esprit divague, il s'évade dans la bouffe. « Combien de calories dans le pamplemousse ce matin ? - J'en suis déjà à ma quinzième pensée, je devrais réduire les quantités, ça me déprime».

Le temps passe, midi arrive. Si je rentre chez moi, je ne mange pas. Si je reste à la cantine, je ne mange pas. Je suis assez grosse comme ça pas besoin de lui rajouter des calories pour qu'il grossi encore.

Après les cours, je rentre chez moi. Enfin, la torture prend fin, et laisse place à la nouvelle, la faim. Tout est toujours très bien préparé. Je sors les paquets de gâteaux ensuite des bonbons puis je pique un bon gros bout de fromage après la bouffe la plus grasse, la plus calorique avec quinze pomme tant qu'à faire et du pain aussi : par exemple. Et je mange. Tout. Je ne laisse pas une miette. Quel goût ça a ? Aucune idée, je m'en fous. Je dois remplir ce putain d'estomac, la bouffe ça comble ma peine, ça calme les tortures de la journée.

Ça fait du bien toute cette graisse qui dégouline en moi. Mais or de question de la garder, mon ventre va exploser, j'ai la nausée, le cœur qui palpite, la paupière qui s'agite. Je dois me vider de ce crime nutritif. Je me pèse, j'ai des kilos en trop sur la conscience. J'attache mes cheveux, j'enlève collier et bracelet, je lève la cuvette des toilettes, c'est comme un rituel.

Doigts au fond de la gorge, je me trou l'œsophage, je dois tout rejeter. Dans les larmes, dans le vomi et jusque dans le sang, je tue mon corps et ça me soulage.

Ça m'apprendra, il ne fallait pas bouffer comme une grosse, il ne fallait pas manger tes malheurs.

« T'avais qu'à être heureuse ! ».

Les malheurs finiront dans les égouts et reprendront demain.

Le soir tout est plus compliqué, les parents sont là. Je dois manger un peu, je ne veux pas qu'on se doute de quoique ce soit. Souvent je dis que je n'ai pas faim ou que j'ai trop manger à midi/16h ou encore que j'ai mal au ventre.

Mes journées se déroulent toujours comme ça, je déteste ma vie, la vie, je suis épuisée mais je suis obligé de faire encore et encore du sport seule dans ma chambre pour maigrir.

Alors, pourquoi ?

J'ai fini par vouloir guérir, un soir j'ai tout avoué à ma maman en pleure de ce malheur et des mes TCA car je devais mettre fin à ce malheurs et à cette maladie qui me gâché la vie petit à petit. J'ai mis des mots sur ma dépression et je me suis fais aider avec l'amour de ma famille, mon copain, du soutient, mes meilleurs amis mais avant tout grâce a moi car c'est nous la seule personne qui peut nous aider guérir et à vivre.

Je suis boulimique, je suis anorexique, je suis Brenda. Je suis trois personnes qui se combattent en moi, trois personnes qui se détestent. Deux veulent se détruire, et l'autre tente de se battre. Mais la dernière n'est pas seule et elle va combattre jusqu’à mon dernier souffle.

C'est le début d'un combat lent et douloureux.